Une consultation a été lancée par le gouvernement au Québec pour la définition de la stratégie numérique de l’État. Dans le cadre de ce processus,dix-neuf associations, collectifs, entreprises et organismes sans but lucratif, qui jouent un rôle actif dans l’écosystème numérique québécois, s’unissent pour signer une Déclaration des communs numériques.
Ce texte défend la vision d’un « numérique humaniste », au service des libertés, du bien-être, de la démocratie, de l’environnement et des biens communs.
Extrait de l’introduction de la déclaration :
Les différentes définitions du numérique ne partagent pas les mêmes valeurs. Le numérique dominant est celui qui transparaît dans les discours et les actions des géants d’Internet qui exploitent nos données et des étatsqui invoquent la sécurité pour compromettre notre liberté, nos libertés. Il y a aussi le numérique qui pénètre dans nos milieux de travail pour nous bousculer et nous précariser. Et cet autre numérique qui appauvrit lescréateurs et écrase les cultures.Le numérique auquel nous aspirons est différent. Il ne menace ni l’économie, ni l’environnement, ni la démocratie, ni la culture. Il permet au contraire de renouveler ces domaines dans leurs fondements par une perspective centrée sur l’humain. Il protège nos libertés tout en nous donnant des moyens puissants d’exercer nos droits. Il ne concentre pas de nouveaux pouvoirs ainsi que les ressources entre les mains d’un petit nombre. Il contribue plutôt à redistribuer équitablement les pouvoirs et les richesses d’une manière durable. Il pose que nous sommes tous égaux et interdépendants, il vise à restaurer notre relation au monde et en prendresoin dans une démocratie inclusive.Ce numérique auquel nous aspirons est un commun, une ressource partagée par les communautés qui se mobilisent et s’organisent pour la produire, la créer, la protéger, la valoriser au bénéfice de toutes et de tous. Cenumérique existe et prospère. Pour des communautés engagées dans le partage des savoirs co-créés, ces pratiques issues du modèle des communaux trouvent, par l’entremise du numérique, un territoire qui n’aurajamais été aussi vaste. Le domaine public, les logiciels libres sont des exemples de communs de la connaissance, de communs numériques, qui sont vitaux pour le travail, l’éducation, la science, la culture, laliberté d’expression aujourd’hui. De surcroit, ce numérique constitue la dorsale d’une économie collaborative en plein essor mobilisant les ressources, le talent et l’énergie des citoyen.ne.s dans la concrétisation de projets inédits et porteurs.Nous aspirons à voir ce numérique humaniste reconnu et soutenu.