La reconnaissance de droits à la nature, comme extension des droits humains, et facteur de paix ? Les “Gardiens de l’Atrato”, un des premiers fleuves dont la personnalité juridique a été reconnue, seront présent-es seront présent-es à Paris le 16 octobre 2019 pour faire connaître leur combat devant la Cour Constitutionnelle Colombienne, qui prend place dans le cadre de la mise en œuvre du processus de paix dans le Choco. La rencontre se tiendra de 18h30 à 21h30 au 7 Rue Louise Weiss (75013).
En 2016, la Cour Constitutionnelle Colombienne reconnaissait le fleuve Atrato comme une entité juridique avec des droits environnementaux qui doivent être protégés, ainsi que l’interdépendance entre l’environnement et les communautés de l’Atrato. La Cour a ainsi reconnu les 4 responsables communautaires et le ministre de l’environnement colombien comme « Gardiens de l’Atrato ».
Venez échanger sur les enjeux de cette reconnaissance inédite avec celles et ceux qui ont l’ont porté comme outil de préservation du fleuve, de la biodiversité, de leurs droits et de la paix lors de cette rencontre exceptionnelle !
Rendez-vous le mercredi 16 octobre à partir de 18h30 au Théâtre Dunois, 7 Rue Louise Weiss, 75013 Paris, pour une conférence/débat en présence de :
– Alba Achito : leader de la communauté afro colombienne du Choco, gardienne de l’Atrato
– Fausto Palacios : leader de la communauté afro colombienne du Choco, gardien de l’Atrato
– Vianney Enrique Moya Rua : département action sociale de l’église catholique dans le diocèse de Quibdo
– Valérie Cabanes, co-fondatrice de Notre affaire à tous, juriste en droit international
Après une introduction de Sandrine Revet sur les enjeux de la reconnaissance des droits de la nature, les “gardiens de l’Atrato” interviendront sur le processus de construction de la paix dans la région du Choco, et la manière dont l’application de la décision de la Cour Constitutionnelle Colombienne change la donne pour la préservation de la biodiversité et de la paix dans la région. La conclusion de ses interventions sera donnée par Valérie Cabanes, sur le mouvement grandissant des ‘droits de la nature’, partout dans le monde. Un temps de discussion avec les participant-es sera prévu à la fin des interventions.
Malgré le processus de paix en cours en Colombie, les défenseurs des droits humains et en particulier les défenseurs des droits environnementaux sont assassinés en grand nombre en Colombie. Selon les rapports, en 2018 la Colombie était le pays au monde avec le nombre de défenseurs des droits humains tués le plus important, avec 126 leaders assassinés. Dans le monde, 321 défenseurs dans 27 pays ont été pris pour cible et tués pour leur travail. La Colombie devance de loin tout autre pays pour le nombre de défenseurs des droits humains tués, le Mexique se classait au deuxième rang avec 48 défenseurs des droits humains tués.
Les responsables communautaires en visite en Europe sont officiellement nommés par la Cour constitutionnelle comme « Gardiens de l’Atrato » aux côtés du ministre de l’Environnement. Au total, il y a 14 Gardiens communautaires de l’Atrato, deux de chaque communauté (un homme et une femme). La mise en œuvre de cette décision parallèlement au chapitre ethnique de l’Accord de paix et à l’Accord humanitaire de Choco constitue le fondement de la consolidation de la paix dans cette région de la Colombie.
Notre affaire à tous est une association constituée à l’été 2015. Elle est issue du mouvement End Ecocide on Earth qui cherche à faire reconnaître, au niveau pénal international, les atteintes les plus graves portées à l’environnement. Ancrée dans la lutte pour la préservation de la nature, Notre Affaire à Tous oeuvre à l’instauration d’une justice climatique.