Des communs en ville ? Une approche croisée de l’urbanisme transitoire et de la théorie des communs pour questionner l’évolution de la fabrique de la ville et de son action publique, est un projet de fin d’études de Master Urbanisme et Projet Urbain, porté par Milo Allain sous la direction de Jean-Michel Roux, soutenu le 8 septembre 2021.
Résumé : La figure hégémonique de l’urbaniste planificateur s’est étiolée au cours du XXème siècle pour apparaître aujourd’hui désuète. La ville tirée à grand coup de règle, de plan géométrique, de contrôle tout azimut du dessin urbain et a fortiori du dessein urbain fait bien moins d’émoi de nos jours. Cette remise en question de la ville planifiée et standardisée est intimement liée à la gronde montante à l’égard d’une société néolibérale qu’elle a bien souvent servie. La ville productiviste, compétitive, attractive et touristique est un modèle qui fait l’objet d’un rejet croissant. Et pour cause, elle a laissé sur le bord de son chemin bon nombre de ceux qu’elle jugeait « indésirables » : minorités ethniques, personnes porteuses de handicap, pauvres et précaires, sans-abris, acteurs économiques fragiles … Par leur volonté de contrôle et leur approche fonctionnaliste, l’urbaniste planificateur et l’élu décideur ont annihilé les espaces de « faire », ces lieux de créativité, de liberté où naissent l’initiative, la rencontre, l’imprévisible. Ils ont résumé la ville à ses formes urbaines et ces formes à leur fonction : la rue à la circulation, l’immeuble à l’habitation, le hangar à l’activité, le parc à la promenade … Installés dans leur confortable tandem, ils ont parfois oublié de prendre en compte la société civile, celle qui vit la ville au quotidien, la conçoit de manière empirique, parfois sans filtre ou sans recul, souvent bien loin des considérations organisationnelles et politiques.