Claire Legros, journaliste au Monde, dresse un bilan de la place accordée aux Communs numériques dans les débats de l’élection présidentielle.
Extrait :
Certains y voient un nouveau modèle de production capable de bousculer le capitalisme, d’autres une réponse aux dérèglements écologiques, d’autres encore une issue à la crise de nos démocraties. La notion de « communs », au carrefour des sciences politiques, du droit, des sciences sociales et de l’économie, connaît ces dernières années une popularité croissante. Et la campagne présidentielle en France ne reste pas étrangère au phénomène – surtout à gauche.
Benoît Hamon préconise de constitutionnaliser les « biens communs » tels que l’eau, l’air ou la biodiversité, pour les soustraire à « toute dégradation ou risque de captation privée ». Jean-Luc Mélenchon élargit la notion à des « communs universels » telles la monnaie et la santé, que l’Etat doit sanctuariser. Mais l’attention se concentre aussi sur le champ numérique. Des fondations en faveur du logiciel libre comme Mozilla et Wikimédia appellent les candidats à défendre les « communs de la connaissance » et la liberté d’accès aux ressources cognitives sur le Web. Elles voient dans le développement de ces « communs numériques » une alternative à l’opacité des algorithmes et à la privatisation des données, voire un outil pour reconquérir une souveraineté numérique face aux Etats-Unis.
Source : L’avenir en communs. Le Monde.