Anna Tsing est anthropologue. Elle travaille à l’université de Californie à Santa Cruz dans la division des humanités, le département des études féministes et dans le département des études environnementales. Dans son ouvrage publié en 2017, Le champignon de la fin du monde. Sur les possibilités de vivre dans les ruines du capitalisme, Anna Tsing nous interpellait sur la nécessité de « mener une écoute politique » et en tout cas de « détecter les traces de programmes communs en devenir d’articulation qu’elle nommait les « communs latents » (Voir cet article d’Alexandre Galand, ou encore celui de Lionel Maurel).
Aujourd’hui, Anna Lowenhaupt Tsing revient avec un ouvrage intitulé Friction,
Délires et faux-semblants de la globalité, à paraître le 03 septembre 2020.
Résumé de l’éditeur :
Friction : que se passe-t-il dans les « zones-frontières » où se développe une économie sauvage, ravageant les ressources, les plantes, les animaux, les forêts et les cultures humaines ? Où aucun droit ne limite plus la puissance de bandes armées qui constituent l’avant-garde d’un capitalisme à la fois moderne et archaïque ? Anna Tsing nous emmène à Bornéo chez les Dayaks meratus, mais ce pourrait aussi bien être en Amazonie au Brésil.
Friction : comment entendre le cri de tous ceux et celles – humains et non-humains – qui disparaissent dans un maelstrom de destructions où la forêt laisse place à des plantations de palmiers à huile ? Comment apprendre à regarder une forêt que l’on croyait sauvage comme un espace social, habité ? Comment faire l’histoire de la botanique en redonnant aux peuples indigènes le rôle qui a été le leur ?
Friction : comment des lycéens et des étudiants indonésiens amoureux de la nature ont-ils appris, pas à pas, à refaire de la politique sous la dictature ? Comment les alliances les plus boiteuses peuvent-elles être fécondes ?
Friction : comment faire de l’ethnographie sans se plier aux règles de l’orthodoxie académique, sans théorie à vérifier, mais en fabulant, en rendant perceptibles des aspects de la réalité souvent considérés comme accessoires ? Avec Anna Tsing, il faut apprendre à mettre en suspens nos routines perceptives et nos jugements normatifs, apprendre à sentir et ressentir, à développer une culture de l’attention, apprendre avec ce qui la fait hésiter, avec ce qui l’oblige à multiplier les manières de raconter, les méthodes ethnographiques.
Source : Éditions La Découverte