Dans le dernier numéro de la revue « Développement durable et territoires », un article retrace l’engagement de Michel Rocard en faveur de la protection de l’eau et évoque une influence possible des travaux d’Elinor Ostrom sur ses conceptions.
Extrait :
Michel Rocard a pensé, bien plus tard, trouver dans l’approche par les biens communs, un fondement théorique à son intuition politique : « Une économiste américaine, Mme Elinor Ostrom, professeur à l’université d’Indiana, fut la première femme à recevoir le prix Nobel d’économie, en 2009, pour avoir démontré qu’en matière de gestion des ressources communes, la gestion par les usagers se révèle un peu partout dans le monde plutôt plus performante que celle par l’État ou que par le marché ! Voilà qui ouvre d’énormes perspectives surprenantes pour beaucoup de gens, mais pas pour moi qui l’avais depuis longtemps compris ! » (Rocard, 2010 : 84-85).
En fait, le prix Nobel d’économie a mis en évidence que, dans la gestion des ressources en eau, les organisations réunissant les parties prenantes s’avéraient plus performantes que les structures étatiques ou que la privatisation et les marchés, à condition de respecter un ensemble de principes quant à la taille du groupe, son fonctionnement et pour se prémunir des comportements opportunistes (les huit règles ostromiennes). La gestion en bien commun peut aussi connaître l’échec.
Il est tout à fait logique et légitime que Michel Rocard ait considéré cette reconnaissance mondiale comme une validation de ses intuitions et convictions sur les comités de bassin.