Chrystèle Bazin publie un article sur le Dgital Forum Society d’Orange dans lequel elle examine la question de la marchandisation croissante des liens sociaux, en revenant notamment sur la polémique suscité par l’annonce récente de La Poste, qui va proposer un service payant de visite aux personnes âgées assuré par les facteurs.
Extrait :
Une autre option serait de transformer ce « facteur humain » en bien commun. A l’image d’une entreprise qui utiliserait un logiciel libre, la Poste pourrait l’exploiter, à condition de s’engager, par le biais d’une licence de réciprocité, à l’enrichir. Les facteurs pourraient également se constituer en coopérative et vendre un service commercial à la Poste, ce qui ferait d’eux des commoneurs autonomes financièrement. Ils seraient rémunérés pour leur activité commerciale, mais les bénéfices de la coopérative, au lieu d’être reversés aux actionnaires, viendraient financer le commun (le facteur humain) en leur octroyant, par exemple, du temps et de la liberté dans leur mouvement et leurs interactions. Ces deux dispositifs font partie de la stratégie mise au point par Michel Bauwens et Vasilis Kostakis dans leur nouvel essai, « Manifeste pour une véritable économie collaborative », afin de faire émerger un « marché éthique », fondé sur une logique d’entre-donneur et non plus d’entre-preneur. Il constituerait une « économie préfigurative centrée sur les communs au sein même du capitalisme existant », mieux à même d’embrasser la valeur diffuse du social et de l’humain.
Source : https://digital-society-forum.orange.com/fr/les-actus/996-et-si-les-liens-sociaux-ne-supportaient-pas-quon-les-marchande-