En mai 2022, Régis Ursini et Swen Ore ont publié pour ETOPIA, centre d’animation et de recherche en écologie politique, une étude intitulée L’hypothèse biorégionaliste, pour un futur en commun. Cette étude peut être consultée dans son intégralité sur le site d’ETOPIA (PDF L’hypothèse biorégionaliste)
Dans l’agitation sanitaire du covid-19 qui montre sous un jour nouveau la fragilité de notre modèle sociétale, le philosophe Bruno Latour qui est passé de la question “où atterrir ?” à la question “où suis-je ?”, nous enjoint, en situation de crise sanitaire comme écologique, à redécrire nos territoires, afin de mieux appréhender ce sentiment de déclassement, de déterritorialisation, de délocalisation qui touche tout un chacun aujourd’hui. Portée par une éthique de vie individuelle et collective, cette réflexion pointe de manière générale la nécessaire reconstruction d’une complexité identitaire construite sur une conscience de son territoire, de ses liens d’interdépendance et d’un souci de justice sociale.
C’est ce projet, qui n’est pas nouveau, qu’il s’agit d’interroger au travers de l’hypothèse biorégionaliste qui a déjà bien vécu et donné plusieurs courants de pensées dans lesquels cet article propose de naviguer. Cette diversité reflète celle des contextes et c’est le propre de la pensée biorégionaliste : penser à partir des contextes culturels, géographiques, socio-écologiques. En ce sens, il existe de nombreux« biorégionalistes » qui s’ignorent. Dans cet article, nous nous bornerons à présenter un réseau international multiforme profondément écologiste et sur les relations complexes entre les communautés humaines, les institutions gouvernementales et le monde naturel en Amérique du nord, en Italie et en France pour s’interroger ensuite sur ces implications en termes de (a)ménagement du territoire ou encore des choix géographique pleinement politiques. En deux mots, comment agir pour réapprendre à faire territoire.
Table des matières
1. Le biorégionalisme, un réseau international et multiforme – Comment définir la pensée biorégionaliste ?
– Les origines nord américaines
– L’approche territorialiste italienne
– La France, entre démesure, approche collapsologique et géographie alternative
– Le Grand Paris après l’effondrement
2. Structure et fonctionnement théorique d’une biorégion.
– Pour un autogouvernement local évolutif
– Une éthique de l’échelle Conclusion
Bibliographie
Illustration de couverture : Dessin de Rob Messick, extrait de « Home. A Regional Reader » (1990)