« Les GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon) s’enrichissent en épuisant nos ressources communes ». Le Monde, 18/10/2016.
Lorsque les échanges de fichiers entre particuliers se sont multipliés au début des années 2000, on s’est réjoui que chacun puisse partager et profiter gratuitement de l’intelligence collective. On estimait que la reproduction numérique et la distribution ne coûtant rien, et la consommation de ces biens ne privant personne, ces biens communs pouvaient être consommés gratuitement. Cette période, celle du « digitalisme », prônait une économie du don comme nouveau modèle de développement.
Puis vers 2010, une nouvelle question s’est imposée : jusqu’à quand laissera-t-on quelques grands acteurs du numérique capturer la richesse produite par le travail gratuit du « cognitariat » ? Le « digitalisme » apparaît alors comme une forme d’« extractivisme », illustré par l’extraction des matières premières jusqu’à épuisement des ressources.