Leur intérêt est central, dans la mesure où les 17 Objectifs du développement durable, adoptés en septembre 2015 par les Etats membres des Nations unies, nous montrent que l’essentiel de nos problèmes sont désormais partagés, dans un monde où la frontière Nord-Sud tend à disparaître. Nos plus grands défis portent sur la résilience des sociétés, au Nord comme au Sud, face aux dérèglements climatiques, à la pollution et la raréfaction progressive des ressources minières, mais aussi face aux déchirures du lien social induites notamment par les réactions politiques violentes aux problèmes écologiques. L’élément déclencheur du désastre syrien fut la sécheresse de 2007-10, sans bien sûr que l’ensemble de cette crise puisse s’expliquer par la seule sécheresse. Le congrès organisé au printemps dernier par la Banque mondiale sur « l’état de l’économie – l’état du monde » a permis d’enregistrer ce point : nous autres, économistes, avons une fâcheuse tendance à sous-estimer l’impact de ces bouleversements. En vérité, ils représentent aujourd’hui une menace plus importante que le risque nucléaire, par exemple. Or, la mise en commun de ressources avec des règles de partage s’avère être un facteur de résilience fondamentale. Le développement doit passer par une intelligence renouvelée des institutions qui ont déjà permis dans le passé et vont permettre à l’avenir à des communautés de préserver, développer et promouvoir des ressources communes, culturelles ou naturelles.
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