Dans cet article sur le site du Nouvel Obs, le revenu universel est présenté comme « un bien commun qu’on se repartit » :
D’un point de vue éthique, il existe une justification simple au revenu universel. C’est un bien commun qu’on se répartit. Ce qu’on produit aujourd’hui n’est pas le résultat de notre seul travail, c’est aussi celui de l’électricité qui nous éclaire, du téléphone qui permet des échanges, du savoir-faire transmis par nos prédécesseurs, de la route qui permet de transporter les produits, etc. Si Edison n’avait pas domestiqué l’électricité, ton revenu serait moindre, d’accord jusque là ? Selon le Nobel d’économie américain Herbert Simon, la part de notre revenu attribuable à notre travail présent est très faible. « Je suis très généreux si je vous dis 10% », disait-il. Le reste s’explique par le travail du passé, les infrastructures, les inventions… « C’est un cadeau ! », comme dit le philosophe Philippe Van Parijs. L’idée du revenu universel, c’est de partager plus équitablement ce cadeau.
Dans cette conception, le revenu universel trouve son fondement dans le fait que l’héritage des inventions technologiques et des innovations passées nous appartient à tous, comme une propriété collective ou un bien commun. Il en résulte qu’il serait injuste que la valeur de ce qui est produit à partir de ce patrimoine commun qui nous a été légué en héritage soit accaparé par une partie seulement de la population. Le revenu universel constituerait alors une sorte de « dividende » reversé de droit à tout individu en tant que légataire de ce patrimoine commun. Cette conception constitue aussi une autre manière d’appréhender le domaine public, en tant que « stock » des inventions passées à l’expiration de la durée de protection par la propriété intellectuelle.
Source : Nouvel Obs. Que répondre à votre beau frère qui est contre le revenu universel ?