Fatou Bensouda, procureure générale de la Cour Pénale Internationale (CPI), a annoncé que l’institution poursuivrait désormais les destructions de l’environnement et les accaparements de terres comme des crimes contre l’Humanité. Elle entend accorder une attention particulière aux « crimes impliquant ou entraînant des ravages écologiques, l’exploitation illicite de ressources naturelles ou l’expropriation illicite de terrains ».
Historiquement, le démantèlement des Communs fonciers originels a souvent emprunté la voie de l’accaparement des terres, comme ce fut le cas par exemple en plusieurs vagues du XIIème au XVIIIème siècle en Angleterre avec le mouvement des Enclosures, ayant entraîné des violences considérables infligées aux populations. Ce processus de confiscation de ressources communes se poursuit aujourd’hui encore dans plusieurs régions du globle, et notamment en Afrique.
L’historien Peter Linebaugh estimait que le processus des enclosures devait être regardé comme l’esclavage ou les persécutions religieuses comme l’un des fléaux majeurs ayant frappé l’Humanité au cours de son histoire :
le mouvement des enclosures en Angleterre fait partie de ces universaux concrets, à l’image du marché triangulaire des esclaves, des sorcières portées au bûcher, de la famine irlandaise ou du massacre des nations indiennes, qui permettent de définir le crime du modernisme, à chaque fois limité dans le temps et l’espace, mais toujours dépassant le particulier et susceptible de revenir au devant de la scène .