Le magazine Alternatives économiques consacre un dossier spécial Hors-série « Comprendre les économistes » permettant de découvrir les fondateurs de cette discipline, ses différents courants et les grandes controverses qui l’ont traversée. La théorie des Communs y apparaît, rattachée au courant de « l’écolonomie » avec comme exemple principal les travaux d’Elinor Ostrom, prix Nobel d’Economie en 2009 :
Elinor Ostrom a travaillé sur la gestion des biens communs – comment ne pas aller trop loin – et analysé comment faire pour que les parties prenantes intéressées (par exemples, des pêcheurs) se mettent d’accord sur des règles et les fassent respecter par tous en vue de ne pas surexploiter la ressource concernée.
A ce courant de l’écolonomie sont aussi rattachés l’économiste britannique Tim Jackson et les économistes français Jean Gadrey et Eloi Laurent, qui travaillent sur la question de la transition écologique.
Sur le plan historique, l’écolonomie est présentée comme s’inscrivant dans le courant de l’économie institutonnaliste : une école économique née durant l’entre-deux-guerres en Angleterre et aux Etats-Unis cherchant à rapprocher sociologie, science politique et économie pour mieux appréhender le rôle des institutions dans le fonctionnement de l’économie. S’y rattache des figures comme Joseph Schumpeter, Thorstein Veblen ou John Kenneth Galbraith.
On note aussi la présence de l’économiste américain John Rogers Commons, un des premiers économistes américains du travail durant les années 20, qui eu une influence déterminante sur les travaux d’Elinor Ostrom, notamment à travers la conception de la propriété comme « faisceau de droits » (bundle of rights).
Néanmoins, Elinor Ostrom s’est aussi appuyée sur d’autres économistes pour élaborer la théorie des communs : Mancur Olson (de l’école du choix public), Paul Anthony Samuelson (de l’école de la synthèse) ou Ronald Coase (affilié aux néo-institutionnalistes).