Le 22 mai 2019 à Marseille est organisé une journée rencontre-débat intitulée « À qui profite le temporaire ? Pratiques d’espace en commun(S) et urbanisme transitoire – vers de nouveaux agencements ». Cette journée a pour objectif contribuer à la construction du programme du Forum national des lieux intermédiaires et indépendants qui aura lieu à Rennes les 19 et 20 juin 2019.
Y seront débattues des questions qui touchent aux enjeux d’aménagement du territoire dans des expériences d’occupation d’espaces par des pratiques artistiques. La question de la figure de l’aménageur. Du droit à la Ville. Du marketing territorial. Du rapport à la propriété privée. De la distinction entre communS et alliance public/privé.
A travers le phénomène de métropolisation, la logique de marketing territorial et le discours sur les industries créatives, caractéristiques du mouvement néolibéral de réagencement de nos institutions, de nouvelles alliances entre puissances publique et privée reconfigurent la figure de l’aménageur et les formes de l’aménagement de nos territoires. En opposition à cette tendance lourde, de nombreux acteurs de ces pratiques d’occupation travaillent à les constituer et à les énoncer comme communs : communs urbains, communs culturels, communs d’espace, communs transformationnels, logiques coopératives, auto-organisation, toutes ces manières de formuler le travail du commun qui sourd au cœur de ces pratiques d’occupation d’espace manifestent un double effort de tenir à distance tant les prédations publiques que privées qui menacent ce qui tient encore la possibilité d’un monde commun, à l’entre-nous.
Lieu : Marseille, La Déviation. 210 Chemin de la Nerthe, 13016 Marseille
Date : 22 mai 2019
Programme :
- 9h / accueil-café
- 10h / début des débats
- 12h-14h / repas sur place
- 14h-17h / suite des débats, constitution d’une équipe de rapporteurs et élaboration d’une contribution pour le 3ème Forum.
Dans le contexte de l’urbanisme transitoire, la question des friches culturelles et des occupations d’espace par des collectifs d’artistes et d’habitants est revenue dans l’espace du débat public. Toutefois, le discours sur les friches s’y énonce essentiellement depuis les intérêts qu’elles suscitent en termes d’attractivité territoriale et de valorisation foncière ; répondant à ces intérêts, de nouveaux acteurs sont apparus, comme de nouvelles pratiques, où s’effacent les enjeux plus proprement politiques de démocratie culturelle et d’émancipation sociale. L’axe de ces pratiques se déplacerait-il ainsi du politique vers l’économique ?
Pourtant, dans le même temps, dans le champ de l’action politique, les stratégies d’occupation ne cessent de démontrer leur force, que ce soit à Notre-Dame-des-Landes, à travers l’occupation des rond-points par les Gilets Jaunes, ou plus localement à Marseille, à travers par exemple l’occupation de la Plaine par ses habitants.
A travers le phénomène de métropolisation, la logique de marketing territorial et le discours sur les industries créatives, caractéristiques du mouvement néolibéral de réagencement de nos institutions, de nouvelles alliances entre puissances publique et privée reconfigurent la figure de l’aménageur et les formes de l’aménagement de nos territoires. En opposition à cette tendance lourde, de nombreux acteurs de ces pratiques d’occupation travaillent à les constituer et à les énoncer comme communs : communs urbains, communs culturels, communs d’espace, communs transformationnels, logiques coopératives, auto-organisation, toutes ces manières de formuler le travail du commun qui sourd au cœur de ces pratiques d’occupation d’espace manifestent un double effort de tenir à distance tant les prédations publiques que privées qui menacent ce qui tient encore la possibilité d’un monde commun, à l’entre-nous.
Réussir à énoncer la ligne de front qui sépare d’un côté les pratiques d’occupation d’espaces en communs et de l’autre les enclosures qui servent la logique de propriété foncière n’a rien d’évident. C’est pourtant un enjeu essentiel de ces pratiques, dans leur effort à se saisir d’elles-mêmes, à se déterminer politiquement, dans la conduite de leur action. Penser d’un côté la normativité des usages, depuis des communautés d’occupation, de l’autre la logique de valorisation foncière depuis la figure de l’aménageur (souvent un hybride public/privé) implique de répondre à nouveau frais à certaines questions fondamentales pour ces pratiques.
Nous poserons la question des enjeux d’aménagement du territoire dans des expériences d’occupation d’espaces par des pratiques artistiques. La question de la figure de l’aménageur. Du droit à la Ville. Du marketing territorial. Du rapport à la propriété privée. De la distinction entre communS et alliance public/privé.
Quels rapports entretenir avec les autres initiatives en lutte contre les dynamiques d’appropriation de la Ville, dans le champ des communs et du côté des pratiques d’occupation d’espaces ? Comment les commun(S) participent-ils de l’intérêt général ? A qui profite le temporaire ?
C’est dans ce cadre réflexif que se construit le 3è forum national des lieux intermédiaires et indépendants, avec pour enjeu principal de trouver l’endroit par lequel nos pratiques s’inscrivent dans le mouvement des commun(S) et de tisser des liens entre acteurs de ce mouvement.
Venez en débattre le 22 mai !
Merci de nous informer de votre présence ici : cnlii (at) cnlii.org
i > Plus d’infos sur le projet de la Déviation : https://www.ladeviation.org/le-projet/