Billet publié par Dominique Filatre le 30 mars 2018. À lire sur son blog
La question de la démocratie locale est renouvelée ces dernières années par le mouvement des communs, dans le sillage d’Elinor Ostrom, prix Nobel d’économie en 2009. Cela s’est propagé partout dans le monde occidental. En France, s’y ajoute une discrète interrogation sur la décentralisation lancée au début des années 80 et son recul perceptible depuis quelques années. Ce qui a amené, après la création des ateliers constituants développés par Étienne Chouard, à soulever l’hypothèse d’une constitutionnalité locale. Souvent observée sous l’angle de la subsidiarité, la démocratie locale doit viser un nouvel agencement stratégique possible dans la société entre le public, le collectif et le privé.
Il est encore d’usage courant d’assimiler la démocratie à la république. Francis Dupuis-Déri a fait litière de cette confusion en rappelant que les républicains du 18ème siècle n’étaient pas démocrates et même dans leur immense majorité explicitement opposés à la démocratie (1). Les républicains ont adopté un aspect démocratique majeur avec le suffrage universel en renonçant au vote censitaire. Ainsi en république moderne, comme en démocratie, depuis les années 1830–1840, le principe selon lequel un homme égale une voix est inclus en république comme en démocratie. Certes, les femmes ont attendu un siècle de plus, mais c’est acquis. Cependant la république n’est pas seulement démocratique, elle est aussi aristocratique notamment avec les grands corps de l’État et monarchique avec la présidence de la République. C’est un régime syncrétique.