« Alors que s’ouvrent les enchères pour l’attribution des fréquences, des centaines de millions d’euros doivent être investis par les grands opérateurs du secteur, qui comptent sur cette rupture technologique pour ouvrir de nouveaux marchés. Quel est le sens de cet événement alors qu’il n’y a pas assez de personnel pour affronter l’épidémie de Covid-19 ? »
Une analyse de Jade Lindgaard pour Médiapart, publiée le 28 septembre 2020.
Extrait :
Pour l’anthropologue canadien Kreg Hetherington, les infrastructures peuvent être vues comme des « lignes de front » de l’anthropocène, des tranchées creusées par les guerres que les sociétés humaines et le système capitaliste mènent contre les écosystèmes. En dérégulant le système climatique, en exterminant des espèces animales et végétales, en fabriquant un monde urbanisé et standardisé, notre civilisation fait la guerre au vivant. Et donc à nous-mêmes.
Une autre approche consiste à voir le monde comme un écosystème où toutes les espèces vivantes sont reliées les unes aux autres, et à en cultiver les moyens de subsistance. Ce sont les batailles menées autour de l’agriculture urbaine, des jardins ouvriers, des friches cultivées en ville, ou encore l’idée de créer des « biorégions » organisées selon les ressources naturelles qui s’y trouvent, et des bassins de population réduits. Sans oublier le mouvement d’expulsion des engrais et des pesticides de l’agriculture.
Pousser cette discussion à l’heure de l’ouverture des enchères de la 5G, c’est créer un cadre collectif et sensible de délibération, en dehors des conseils d’administration des sociétés de la tech. Et contre les tentatives d’intimidation des gouvernants, défendre les communs.
Source : https://www.mediapart.fr/journal/france/280920/la-5g-une-charge-contre-les-communs?onglet=full