En hommage à John P. Barlow décédé le 7 février dernier, Olivier Ertzcheid propose une nouvelle version de la déclaration d’indépendance du cyberespace.
John Perry Barlow, parolier du groupe The Grateful Dead, co-fondateur de l’Electronic Frontier Foundation qui agit pour les libertés sur Internet. Il écrit une déclaration d’indépendance du cyberespace le 8 février 1996, qui constituent pour de nombreux activites une ligne conductrice.
Dans son texte publié le 9 février sur Libération puis sur son blog, Olivier Ertzcheid appelle à construire un cyberespace plus libre, dont les liens entre les humains qui le composent, leurs actions ne seraient plus dictées par les plateformes et leurs algorithmes qui concentrent aujourd’hui trop de pouvoirs, recréent les inégalités et les frontières entre nous, et dont les dirigeants ne sont pas élus.
Les gouvernements tiennent leur juste pouvoir du consentement de ceux qu’ils gouvernent. Vous n’avez ni sollicité ni reçu le nôtre. Nous ne vous avons pas invités. Nous avons eu le tort de croire vos promesses. Mais vous nous connaissez bien trop, vous nous calculez bien trop, et vous voulez bien trop prédire le moindre de nos actes, de nos affects, de nos comportements. Cela ne peut suffire à nous connaître vraiment. L’espace de libre circulation des idées ne se situe pas dans les frontières que vos plateformes ont reconstruit dans le Cyberespace. Cet espace est un produit naturel, un commun, et il croît par notre action collective.
Dans l’idée de Olivier Ertzcheid, Internet doit constituer un commun, géré collectivement et son appel a des accents libertaires.
Nous croyons que c’est de l’éthique, de la défense éclairée de l’intérêt propre et de l’intérêt commun, que notre ordre émergera. Que cet ordre ne peut être garanti que par une négociation collective. La seule loi que toute nos cultures constituantes pourraient reconnaître généralement est la règle d’or [« Ne fais pas aux autres ce que tu n’aimerais pas qu’ils te fassent », NdT]. Nous espérons pouvoir bâtir nos solutions particulières sur cette base. Mais nous ne pouvons pas accepter les solutions que vous tentez de nous imposer par le code. Car si le code est la loi, nous n’entendons pas qu’il soit élaboré et appliqué en dehors de tout espace de délibération réellement public et sincèrement commun.