Paru en janvier 2017, l’ouvrage « Le revenu de base : une idée qui pourrait changer nos vies », écrit par Olivier Le Naire et Clémentine Lebon aux éditions Actes Sud, offre au lecteur de découvrir ce qu’est le revenu de base, alors que la proposition émerge pour la première fois dans la campagne électorale pour les présentielles.
Parmi les questions traitées par le livre, figure celle des pistes avancées pour le financement du revenu de base, et notamment celle de dégager les sommes nécessaires en limitant et taxant les prélèvements sur les biens communs.
Extrait :
Pétrole, eau, air pur… : toutes ces ressources naturelles qui reviennent en héritage à la communauté humaine – ce que l’on appelle en anglais les commons – sont accaparés par des entreprises privées qui spolient les plus pauvres et mettent en danger à la fois la planète et la santé de ses habitants. D’où l’idée très répandue, et bien acceptée (du moins sur son principe) par tous les pays présents à la COP21, d’une redevance carbone, sur les gaz à effets de serre, payée par ses émetteurs. Le produit de cette taxe, pouvant représenter chaque année des centaines de milliards d’euros au niveau mondial, serait affecté au financement de la transition écologique, ou bien pourrait être reversé à tous à travers un revenu de base, puisque chaque être humain a, du moins en théorie, les mêmes droits sur l’environnement. Deux limites à cela. D’abord, ce principe conduit à opérer des choix cornéliens pour trancher entre une priorité écologique et une priorité sociale (à moins d’opter pour le saupoudrage, ce qui n’est guère mieux). Ensuite, miser sur des droits à polluer, comme sur la taxation des transactions financières ou la revente de nos données personnelles, n’est une façon ni morale, ni pérenne de financer le revenu de base.
Source : site des éditions Actes Sud.