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Extrait de l’Éditorial : les savoirs en partage, par Fabio Balliet et Johanne Lebel :
À travers les dix articles du dossier, introduits ci-dessous, je vous encourage à explorer cette manière de coopérer et de vivre ensemble que sont les communs.
Nos ressources collectives sont bien plus importantes que celles des entreprises et de l’État combinés. C’est bien la collectivité qui donne du travail aux entreprises, entre autres, en leur permettant d’utiliser les ressources naturelles et les intelligences collectives. C’est aussi la collectivité qui donne à l’État les moyens d’agir, en le finançant par ses impôts. Est-il alors suffisant de mettre en place des entreprises sociales, une démocratie participative, de compter sur une intelligence artificielle pour résoudre les défis sociétaux auxquels nous faisons face?
Que faire, par exemple, alors que 91% de la population mondiale respire de l’air trop pollué, qu’un canadien sur cinq vit avec une maladie respiratoire chronique? Doit-on se féliciter de la construction d’hôpitaux en négligeant la prévention, s’émerveiller devant les bouteilles d’air canadien vendues en Asie?
Réduire la pollution ne pourra à mon sens se faire qu’à travers un engagement individuel décidé par tous – les technologies le permettent. Jean-Hugues Roy a évalué l’acquisition de logiciels propriétaires par les établissements d’enseignement supérieur à plus de 19 millions par an. Et si, d’ici trois ans, cette somme était réattribuée à un commun de contributeurs-trices qui développent des logiciels similaires, mais que chacun peut librement enrichir et adapter?
Quid de ne plus baser le financement de la recherche sur des concours compétitifs, mais sur la qualité de la coopération entre chercheur-se-s? Et si, dans l’attente, nous commencions à favoriser du matériel en source ouverte, à soutenir des revues en accès libre, à utiliser LibreOffice et Zotero? Nous avons, en tant que chercheur-se-s, en tant que membres privilégiés de la communauté, un devoir éthique d’agir pour le bien commun. Êtes-vous un-e commoner?