Eric Martin publie sur le site de l’IRIS (Institut de Recherche et d’Informations Socio-économiques) une étude en deux parties, intitulée « Du néolibéralisme au commun » dans laquelle il synthétise les conceptions développées dans l’ouvre « Commun : essai sur la révolution au 21ème siècle » de Pierre Dardot et Christian Laval.
Présentation :
Dans Commun : essai sur la révolution au XXIe siècle, Pierre Dardot et Christian Laval discutent d’un principe important dans les luttes menées à l’échelle mondiale par des mouvements qui contestent l’extension par une oligarchie possédante de l’appropriation privée des ressources naturelles, des espaces et des services publics et des réseaux de communication. Ce principe, celui du commun, pourrait bien être, selon les auteurs, la clef de la « révolution au XXIe siècle ». Contre la logique propriétaire, plusieurs groupes défendent un lieu ou une ressource (par exemple, la forêt, l’accès à l’eau potable, etc.). On pourrait penser qu’ils s’organisent sur une base purement spontanée. Dardot et Laval montrent au contraire que ces groupes qui parviennent à prendre soin du commun de manière durable le font en créant des règles et des institutions démocratiques qui encadrent la pratique des gens qui coopèrent. Cette manière de faire pourrait servir de principe inspirateur d’une transformation générale de la société, où les abus de la propriété privée individuelle seraient remplacés par la prise en charge collective de la gestion des ressources à partir de règles et d’institutions communes. Dans le présent document en deux parties, nous résumons le propos de l’ouvrage Commun. Celui-ci comporte de grands développements historiques dont nous ne parlerons pas ici pour des questions d’espace; nous nous limitons à exposer aux lecteurs et lectrices les principes les plus importants qui se dégagent de la proposition de Dardot et Laval, en renvoyant à l’ouvrage ceux et celles qui voudraient approfondir la genèse historique et conceptuelle de leur propos. Le concept de commun est susceptible de nourrir la réflexion et la pratique des groupes qui luttent pour la justice sociale à partir d’une approche moins protestataire et plus constructive que la seule résistance, qui est trop souvent le lot des mouvements sociaux.