Dans un article sur Medium , Matti Schneider explicite sa démarche de clarification des concepts de communs numériques.
Il part d’un constat tiré de son expérience :
Pour avoir travaillé à construire et répandre des communs numériques depuis l’intérieur de l’administration (notamment OpenFisca), j’ai pu voir à quel point la définition que chaque acteur en a peut varier. D’un vague équivalent de « logiciel libre » à l’idée d’une agora permanente de personnes qui auraient décidément beaucoup de temps à perdre, l’espace conceptuel recouvert par le terme est énorme… au point de le mettre en danger.
During the #OGP16 #hackathon, @OpenFisca was expanded to #Senegal and #Tunisia. A worldwide digital common is born.https://t.co/y2R3gRbtJU pic.twitter.com/PVlB4MKq4e
— @MattiSG@maly.io (@matti_sg) December 9, 2016
Il lance donc une démarche ouverte et contributive pour inciter à une démarche d’éclaircissement des concepts, utile au delà du seul domaine des communs numériques.
https://communs.mattischneider.fr
On différenciera donc :
le commun au singulier, qui est un principe politique de démocratie égalitaire dans l’accès à des ressources mises en partage, qui se décline en…
un commun pour chaque ensemble de règles d’accès et d’usage déterminées de manière démocratique qui incarnent le commun, et qui génère…
des communs, qui sont des instances de ressources mises en partage sur lesquelles est appliqué un commun déterminé par…
des communautés, qui sont l’ensemble des acteurs rassemblés autour de chacun de ces communs.
L’ensemble des données sont disponibles sur Github et publiées sous Gitbook.
La démarche n’est pas grand public, c’est plutôt une démarche de recherche participative qui s’adresse aux créateurs de communs.
Le public visé est en premier lieu les « innovateurs1 » [Rogers, 1962] qui ont l’opportunité et l’intention d’organiser des communs, afin de les aider à confirmer leurs intuitions, à communiquer avec un vocabulaire clair et référençable, et à convaincre leurs pairs. J’entends par là que, si vous avez déjà une expérience d’administration des communs, vous-même ou votre organisation aura probablement des pratiques plus spécifiques et plus adaptées à votre contexte. Les recommandations formulées ici sont des bonnes pratiques qui permettent d’éviter les écueils habituels d’une stratégie d’ouverture basée sur de bonnes intentions mais qui échoue à la mise en œuvre ; il ne s’agit pas du seul moyen de faire émerger des communs.
Tout type de structure est concernée par les enjeux, de la grande entreprise à l’individu en passant par les associations et les administrations. Un sous-ensemble des recommandations visent spécifiquement les acteurs publics, qui sont plus contraints que d’autres et à la fois recèlent les plus grands gisements de services existants qui pourraient être mis en commun.