Fortement plébiscitées depuis leur apparition à la fin des années 2000, les plates-formes dites collaboratives suscitent aujourd’hui de nombreuses critiques qui conduisent certains de leurs utilisateurs à l’action collective. Les préoccupations sont croissantes concernant l’utilisation des données personnelles, mais aussi l’éthique des algorithmes. Outre leur fonctionnement technologique, c’est tout le modèle socio-économique des plates-formes qui fait débat. Censées générer de la valeur pour leurs utilisateurs en organisant des transactions en pair à pair, certaines plates-formes dominantes extraient des rentes conséquentes de leur position d’intermédiaire.
Pourtant, des initiatives émergent. Le mouvement international de coopérativisme de plates-formes, initié en 2014 par Trebor Scholz à la New School de New York, promeut ainsi la création de plates-formes plus éthiques et équitables. L’enjeu est simple : pourquoi les usagers des plates-formes délèguent-ils l’intermédiation à des entreprises tierces captant la valeur économique de leurs échanges alors qu’ils pourraient gérer ces plates-formes eux-mêmes ?