Le numéro 66 de la revue Multitudes profite de « l’élection quelque peu éculée de notre monarque républicain » pour rassembler 24 idées et suggestions dont la rédaction aimerait qu’elles alimentent les débats. Parmi elles, la proposition n°6 envisage une gestion – ou plutôt un soin – des données personnelles comme des communs1.
Une suggestion : la création d’asiles de données autogérés par les citoyens – dans tous les sens de ce mot asile : à la fois sanctuaire et centre de soin pour s’extirper de la société de l’hyperconsommation entropique. Il s’agirait donc, pour nos données personnelles, d’un asile politique. Nous pourrions ignorer nos data, en déléguer la gestion. Ou nous servir de cette institution commune pour interdire certains usages. Soutenus par la puissance publique, ces asiles seraient organisés comme des « communs ». Une ressource : ce nouvel or noir. Une communauté choisie : groupe informel, grand ou petit, de citoyens volontairement liés les uns aux autres par leurs goûts et surtout convictions face à l’exploitation de leur ombre d’information. Et une gouvernance à définir pour résister avec toute la force nécessaire à tous les chasseurs de nos données, anonymisées ou non, aux États, aux vraies fausses startups et multinationales de la santé, de l’assurance, du commerce et de la mesure de la vie.
Source : Créer des asiles de data autogérés par les citoyens – Cairn.info
1 Xavier de La Porte a consacré sa chronique La Vie numérique sur France culture à cette proposition le 20/03/2017.