La revue Ballast publie un entretien très complet avec Christian Laval qui approfondie la question du Commun, et notamment de ses capacités à constituer une alternative post libérale de notre rapport à la propriété. #MustRead
Extrait
romainlalande, 18 mars 2018.
La revue Ballast publie un entretien très complet avec Christian Laval qui approfondie la question du Commun, et notamment de ses capacités à constituer une alternative post libérale de notre rapport à la propriété. #MustRead
Extrait
« Au singulier, le commun pourra être entendu comme un principe, celui de la démocratie radicale : c’est le principe qui veut que toutes les activités soient organisées, instituées en fonction de l’auto-gouvernement, donc ne soient pas closes ni fermées, mais avec une destination sociale. C’est une activité consistant à produire des ressources ou des biens qui sont destinés à un ensemble, une communauté d’usage, elle-même de format variable selon ses objets. Mais le commun, c’est aussi une institution culturelle, politique ou économique, régie par le principe des communs. Ce n’est pas nous qui avons inventé ce concept ou l’avons fait revivre : ce qui est très intéressant, c’est que son lexique est apparu en relation d’opposition directe avec le néolibéralisme, et qu’il s’agissait, avec Elinor Ostrom par exemple, de créer des relations nouvelles entre les gens pour en faire un mode de création et de production, pas seulement d’opposition. Par analogie, on peut concevoir le mouvement des communs comme la naissance du socialisme et de l’association au début du XXe siècle, émergeant à travers toute une série de courants dispersés. Il s’agit pour nous aussi d’inventer un nouveau monde dont l’essence paraît disparate au départ, et de prendre au sérieux politiquement la recomposition d’une pensée alternative proliférante mais cohérente, pas seulement constituée, localement ou sectoriellement, d’isolats. »