Dans une interview accordée au site Reporterre à l’occasion de la sortie de son ouvrage « Où atterrir ? », Bruno Latour évoque la question des communs.
Extrait :
L’autre énorme avantage de la situation est qu’elle ouvre la possibilité d’inventer une nouvelle Terre qui n’est pas le globe, notamment avec l’approche des « communs ». Je discutais avec un de mes voisins, qui est un activiste des « communs ». Dans un coin d’Allier où les gens ne s’en sortent pas, il crée cinq ou six jobs à plein temps, parce qu’il a changé le mode juridique de l’attribution des emplois. C’est sensationnel ! Je n’exagère pas quand je dis qu’il s’agit de la découverte d’une nouvelle Terre. C’est là qu’on est de nouveau dans la « cosmologie ». On est comme au XVIesiècle. Des aventuriers découvrent une Terre nouvelle et ça change tout. Elle a des plis, des propriétés, une complexité, des ressources et une hétérogénéité extraordinaires. Cela va tout changer. Dans la religion — on a déjà l’encyclique du pape —, dans les arts, on trouve un tout nouvel intérêt pour la question du sol, de la terre, de l’appartenance et de Gaïa.
Crédits Image : Kokuyo. CC-BY-SA. Source : Wikipédia.