L’article analyse le fonctionnement du TAIPED, le « Fonds de mise en valeur du patrimoine privé de l’État grec », société anonyme mise en place à partie de 2011 dans le cadre du second mémorandum sur la résorption de la dette en Grèce. Son rôle consiste à gérer des biens autrefois considérés comme publics et aujourd’hui transférés dans le domaine privé de l’Etat grec, de manière à ce qu’ils puissent être revendus.
L’article insiste sur les conséquences environnementales de cette politique de revente forcée, qui fait penser à une nouvelle vague d’enclosures :
Les privatisations s’opposent aux politiques de défense de l’environnement. Alors que tous les sites naturels protégés étaient regroupés dans ce qu’on appelle le « patrimoine public », qu’ils soient publics ou privés, avec le TAIPED ils tombent dans le domaine privé. C’est ainsi que la disparition de la notion de « patrimoine public » ou communs, signe la fin de la protection des sites. Il en va de même de la totalité des ressources énergétiques de la Grèce en cours de privatisation, comme le pétrole, le gaz naturel, l’électricité, l’eau et de très nombreux sites en montagne pour y installer des éoliennes, etc. La politique extractiviste, le pillage des communs pratiqué depuis des siècles dans les pays en développement, par des entreprises privées ou des États colonisateurs, bat son plein dans la Grèce d’aujourd’hui. L’installation de mines privées et autres sociétés extractivistes dans des sites comme Skouries |4| – non gérés par le TAIPED pour l’instant – en sont un exemple caractéristique.
Le nombre de terres, d’îles, de sites naturels en bordure de mer ou de lacs en vente est tel qu’en ne prenant en compte que la privatisation des accès – à la mer, aux lacs et rivières – ou la taille des projets futurs, on peut se faire une idée du bouleversement écologique à venir. Son ampleur sera catastrophique à l’échelle du territoire grec.