Sur le site Planet-Vie (ENS et Eduscol), la chercheuse Marie Vasse explique que les bactéries sont capables de coopérer pour produire des « biens communs » et que les antibiotiques perturbent ces comportements en favorisant l’apparition de « tricheurs » au sein des populations.
Extrait :
Loin d’être des individus solitaires, les bactéries participent à une multitude d’interactions et vivent souvent en groupes que l’on appelle des biofilms. Elles produisent notamment des molécules qui sont secrétées dans le milieu extérieur où elles deviennent accessibles à toutes les bactéries capables de les utiliser, qu’elles soient ou non de la même espèce. Lorsque ces molécules ont un effet bénéfique pour les bactéries, on les qualifie de biens communs (Figure 1). Il existe un large éventail de biens communs qui sont utilisés pour récupérer de la nourriture, survivre en conditions difficiles, coloniser de nouveaux habitats et se déplacer. Il arrive cependant, par hasard, qu’une mutation réduise ou stoppe totalement la production de biens communs chez un individu. Si cet individu est toujours capable d’utiliser les molécules produites par les autres, il possède alors un avantage car il bénéficie du bien commun sans participer à sa production donc sans en payer le coût métabolique (ou en payant un moindre coût). Lorsqu’un tel mutant est en compétition avec un individu producteur (qualifié de coopérateur), c’est le mutant qui a l’avantage et les chercheurs appellent ces mutants des tricheurs (Figure 1).
Source : https://planet-vie.ens.fr/article/2460/quand-antibiotiques-entravent-cooperation-bacterienne