Dans une tribune pour Acteurs publics publiée le 24 mars 2022, 4 membres du collectif Société des communs proposent une nouvelle voie pour l’intérêt général, ni monopolisée par les administrations ni dévoyée par les logiques du privé, mais fondée sur une posture de coopération, ouverte et décentralisée, avec les citoyens.
La tribune complète est en ligne sur le site de la revue Acteurs publics.
Extrait
La société des communs désigne une société structurée autour de communautés de citoyens engagés, d’entreprises coopératives et d’agents publics qui établissent des règles de gouvernance démocratiques pour co-administrer des ressources ouvertes et partagées dans une logique de justice sociale et écologique. Les pionniers de cette société des communs, déjà en action, prouvent que ce modèle social est aussi souhaitable que réaliste.
C’est le sens de notre “Appel pour une société des communs”, qui pose les piliers fondateurs de cette transformation. À travers cet appel, nous voulons faire de la construction d’une société des communs l’enjeu central de la campagne présidentielle et des législatives. Mais au-delà des prochaines échéances politiques, nous appelons l’ensemble des acteurs engagés en faveur d’une transition écologique, démocratique et sociale à se saisir de ces chantiers et à faire corps autour d’eux. Parmi les chantiers identifiés, la transformation de l’État, et plus largement la refondation des administrations et services publics, apparaît comme une priorité.
Depuis plus de trente ans, nos services publics se dégradent notablement et les citoyens n’ont presque aucune prise sur ce phénomène. Ils sont particulièrement affaiblis par un double mouvement. D’une part, un processus de privatisation qui transfère la propriété des biens collectifs à des acteurs privés, qui les gèrent dans une logique de rentabilité avec peu de considérations pour l’intérêt général et les générations futures. Un processus de managérialisation de l’autre, qui importe, sous couvert de méthodes, des logiques d’action issues du secteur privé, qui transforme certaines administrations en organismes gestionnaires dénués de véritables finalités, ne s’adressant plus qu’à de quasi-clients, et qui fait de l’utilité et de la rationalisation financières de ces organismes l’unique boussole de la décision publique.
Les auteurs
Cette tribune est écrite par 4 membres du collectif pour une Société des communs :
• Emmanuel Dupont, conseiller sur la transformation de l’action publique et les politiques territoriales au sein de l’État,
• Louise Guillot, experte de la transformation publique,
• Sébastien Shulz, post-doctorant et enseignant en sociologie, qui explore la transformation de l’État par les communs numériques,
• Rémy Seillier, dirigeant associatif et acteur de la transformation publique.