Publié en décembre 2021 par Médiapart, l’article de Jade Lindgaard « La subsistance, version écoféministe des communs » revient sur le livre de la sociologue Geneviève Pruvost, défendant l’idée que le quotidien peut être politique : un champ de bataille contre les dominations, mais aussi une façon de reprendre du pouvoir de décision sur les moments essentiels de nos existences. À lire sur le site de Médiapart.
Extrait :
Dans un livre lumineux, la sociologue Geneviève Pruvost défend l’idée que le quotidien peut être politique : un champ de bataille contre les dominations, mais aussi une façon de reprendre du pouvoir de décision sur les moments essentiels de nos existences.
Autant d’actes qui ne peuvent être durablement mis en œuvre dans cette perspective que s’ils sont pratiqués collectivement : avec les voisin·e·s qui prêtent leurs outils, l’ami·e qui dépanne de semences et de plants, les connaissances qui viennent participer à un chantier de construction, les soutiens qui viennent acheter les conserves, confitures, pains et autres produits transformés. « C’est une affaire éminemment politique engageant une communauté de personnes qui doivent coopérer. »
L’économie est au cœur de ce travail d’enquête sociologique et philosophique qui passe en revue autant de références théoriques (Ivan Illich, Henri Lefebvre, Silvia Federici, Alberto Magnaghi, John Dewey, Françoise d’Eaubonne…) que d’outils et de lieux possibles de création de richesse non capitaliste.
La chercheuse veut, par exemple, rétablir l’importance de « la maisonnée », l’unité de vie élargie au-delà de la famille nucléaire de manière à partager tâches, attention, savoirs, récits et de multiples formes d’amour et de soutien.
Le livre se termine par un passionnant éloge de l’ethno-comptabilité, selon les méthodes développées par les économistes et géographes Julie Graham et Katherine Gibson, pour soutenir la constitution de communs : « Il s’agit bien de créer une communauté dans l’activité même de recherche de cette communauté potentielle, selon l’idée que la communauté ne préexiste pas à l’action de mise en commun. »
Source : https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/051221/la-subsistance-version-ecofeministe-des-communs
Photographie : Salle de la vente, en Amap, de la ferme Sauvage et cultivée, à Chelles (77), en novembre 2019.